L'existence de l'exposition secondaire et du mésothéliome - lorsqu'un travailleur ramène par inadvertance chez lui des fibres d'amiante dangereuses piégées dans ses vêtements, où lui et sa famille peuvent les respirer, ce qui entraîne des problèmes de santé dévastateurs chez les proches des travailleurs, parfois des années plus tard - est désormais incontestée. Dans le même temps, on prend de plus en plus conscience des dangers présentés par la poussière de silice, et même les poussières de bois sont désormais considérées comme des sensibilisants potentiellement dangereux, susceptibles de provoquer de l'asthme et d'autres problèmes respiratoires. Il est donc devenu tout aussi important de s'assurer que le choix d'une combinaison de protection contre la poussière de type 5 empêchera la poussière de s'infiltrer dans les vêtements des travailleurs que de s'assurer qu'ils portent le bon masque respiratoire.
Et pourtant, la protection contre les particules de poussière dangereuses est peut-être l'un des types de sécurité chimique les moins bien compris.
Mais pourquoi ?
L'une des raisons est que la protection contre les particules de poussière est différente de la protection contre les liquides. La poussière ne se comporte pas de la même manière que les liquides. Les responsables de la sécurité doivent donc en tenir compte lorsqu'ils élaborent des programmes de santé et de sécurité et qu'ils choisissent des vêtements pour s'en protéger.
Ce blog met en évidence cinq choses que vous pouvez faire pour maximiser votre protection contre les particules de poussière et ce qu'il faut rechercher lors du choix d'une combinaison de type 5.
La différence essentielle entre la protection contre les liquides et la protection contre les poussières est la suivante : la contamination par les liquides se produit généralement à la suite de pulvérisations directionnelles émanant d'un point particulier (comme une vanne éclatée ou un tuyau fissuré).
Les liquides pénètrent dans une combinaison par les interstices si la direction du jet est correcte (comme sous un rabat de fermeture éclair mal fermé) ou par les trous en raison de la tendance du liquide à s'écouler (en fonction de sa tension superficielle). Les particules de poussière, en revanche, n'ont pas d'énergie cinétique intrinsèque, ce qui signifie qu'elles flottent librement dans l'atmosphère, ne se déplaçant que lorsqu'un courant d'air les porte.
(Veuillez noter qu'il s'agit d'une règle générale avec quelques exceptions. Des particules de poussière pourraient être pulvérisées à partir d'une brèche dans un tuyau pressurisé (bien que le mouvement résultant de leur propre énergie cinétique ne durera pas longtemps), et les liquides pourraient se présenter sous la forme d'un léger aérosol (qui peut se comporter davantage comme des particules de poussière), mais en général la différence s'applique).
Cela signifie que les particules de poussière ne pénètrent dans une combinaison de protection que s'il y a un flux d'air de l'extérieur vers l'intérieur de la combinaison. L'astuce pour maximiser la protection contre la poussière consiste à empêcher l'air de circuler de l'extérieur vers l'intérieur du vêtement. La reconnaissance de ce principe, ainsi que la compréhension de la protection contre la poussière de type 5 et du test du vêtement fini.
Voici cinq conseils pour optimiser la protection contre la poussière :
PREMIER CONSEIL : Choisissez une combinaison fabriquée dans un tissu respirant.
Les combinaisons de type 5 (et 6) utilisent trois types de tissus. Ceux-ci, ainsi que leurs propriétés générales et essentielles, sont présentés dans le tableau ci-dessous. Toutes les marques sur le marché sont basées sur l'un de ces tissus ou sur une variation ou une combinaison de ceux-ci.
Le point important est qu'un seul de ces tissus est entièrement respirant - le polypropylène SMS ou SMMS. Les deux autres, le polyéthylène Flashspun (produit par un seul fabricant et connu sous la marque "Tyvek") et le film laminé microporeux (connu sous de multiples marques de nombreux fabricants - la marque Lakeland étant MicroMax NS) ont une très faible perméabilité à l'air. Suffisamment faible pour que, dans la pratique, ils ne soient pas du tout perméables à l'air.
Pourquoi la respirabilité est-elle importante ?
La respirabilité a un effet majeur sur la façon dont l'air entre et sort du vêtement, y compris la force de ces flux d'air.
Lorsqu'un utilisateur se déplace dans une combinaison jetable au cours de son travail normal, qu'il marche, monte des marches, s'accroupit, etc., l'air à l'intérieur de la combinaison est constamment pompé, ce qui crée des microchangements de pression d'air dans toute la combinaison. C'est un peu comme l'action de pompage d'un soufflet, d'où le nom de "l'effet soufflet". Il en résulte un flux constant d'air entrant et sortant de la combinaison à travers le tissu (dans le cas d'un tissu perméable à l'air), les trous des coutures, les fermetures éclair et les espaces entre la combinaison et les autres éléments de l'EPI.
Si le tissu est respirant, l'air passera simplement à travers le tissu, il y aura donc très peu de génération de flux d'air à travers les trous et les interstices. D'autre part, si le tissu est pas respirant, l'air empruntera les seules autres voies disponibles, c'est-à-dire les dents de la fermeture éclair, les trous de couture, les poignets, les chevilles et l'ouverture du visage.
Comme il n'y a aucune possibilité de passer à travers le tissu, ces flux d'air sont renforcés, tout simplement parce que l'air n'a nulle part où aller. Par conséquent, lorsque l'air circule dans la combinaison depuis l'extérieur, la poussière flottant dans l'atmosphère environnante est également aspirée à l'intérieur de la combinaison.
Ainsi, pour notre premier conseil, choisir une combinaison de type 5 fabriquée dans un tissu perméable à l'air permet de réduire l'effet de soufflet à travers les trous de couture, l'encolure, etc. Ainsi, moins d'air et moins de particules contaminantes sont aspirés dans la combinaison. Le SMS étant le seul tissu perméable à l'air de type 5/6, l'utilisation de combinaisons SMS comme Safegard GP peut être le meilleur choix, comme le prouve le test ci-dessous.
"Mais qu'en est-il de la protection ? Si l'air peut passer à travers le tissu, les particules de poussière le peuvent aussi !".
C'est vrai dans une certaine mesure. Bien que les matériaux SMS soient plus respirants, ils constituent une barrière moins efficace contre les particules. Cela dit, en règle générale, les tissus SMS peuvent filtrer efficacement les particules jusqu'à une taille de 1 micron. En dessous, la filtration devient moins efficace, il peut donc être nécessaire de choisir l'un des deux autres tissus pour assurer une protection adéquate, ainsi que de prendre d'autres mesures pour minimiser l'effet de soufflet (voir ci-dessous).
Cependant, pour les particules d'une taille supérieure à 1 micron, les tissus SMS devraient fournir une protection parfaitement adéquate et minimiseront l'effet de soufflet. Ils ont également l'avantage d'être plus confortables et généralement moins coûteux (bien sûr, tout ceci est soumis au danger relatif présenté par la poussière).
CONSEIL DEUX : Collez du ruban adhésif sur le rabat de la fermeture éclair
Le panneau ci-dessous explique le test du vêtement entier utilisé pour évaluer la fuite de particules vers l'intérieur des vêtements de protection de type 5.
Les résultats de ce test sur différentes combinaisons permettent de conclure que, toutes choses égales par ailleurs, une grande partie des particules qui pénètrent à l'intérieur d'une combinaison le font par la fermeture à glissière, soit par le matériau de support tissé de la fermeture, soit par les dents de la fermeture.
Cela est parfaitement logique : les espaces entre les dents d'une fermeture à glissière sont probablement les plus grands espaces dans la construction d'un vêtement. Par conséquent, et surtout si la combinaison est faite d'un matériau non respirant, le fait de scotcher le rabat de la fermeture à glissière est un moyen simple d'empêcher la circulation de l'air - et la pénétration de particules - par la fermeture.
Pour prouver que l'effet de soufflet a des implications dans le monde réel et que le simple fait de coller le rabat de la fermeture éclair peut améliorer considérablement la protection globale, consultez le panneau ci-dessous pour obtenir des détails sur les tests de fuite totale vers l'intérieur (TIL) des combinaisons en tissu respirant (Safegard GP) et non respirant (MicroMax NS).
CONSEIL n°3 : Choisissez une combinaison dont les coutures sont scellées.
Après avoir minimisé le flux et la pénétration de l'air à travers le tissu en choisissant une combinaison non respirante, et à travers la fermeture éclair en la scotchant, la meilleure option suivante pour nos flux d'air contaminés par la poussière est de passer par les trous des coutures d'une combinaison standard de type 5.
La solution évidente est de scotcher les coutures du vêtement de la même manière que le rabat de la fermeture éclair.
Mais, en réalité, cela prendrait un temps prohibitif et serait maladroit.
Heureusement, les fabricants proposent souvent une option qui le fait pour vous, comme par exemple Lakeland's MicroMax TS. Les coutures sont cousues puis recouvertes de ruban adhésif afin de boucher tous les trous, empêchant ainsi les flux d'air - et les particules de poussière - de passer.
Ces combinaisons ont également tendance à être dotées d'un ruban adhésif double face sur le rabat de la fermeture éclair, ce qui permet de le fermer sans utiliser de ruban supplémentaire.
CONSEILS QUATRE : Collez du ruban adhésif sur les raccords entre la combinaison et les autres éléments de l'EPI.
Nous avons donc maintenant une combinaison non respirante dont la fermeture éclair est scotchée et les coutures scellées. Il ne peut y avoir de pénétration à travers le tissu, la fermeture éclair ou les coutures. Où d'autre l'effet soufflet peut-il s'appliquer ?
La réponse est par tout espace entre la combinaison et le corps de l'utilisateur ou par les espaces entre les autres EPI portés (par les poignets, les chevilles et le visage élastique). La seule façon d'y remédier est d'appliquer du ruban adhésif sur ces espaces, comme vous l'avez fait pour le rabat de la fermeture éclair.
Jusqu'à présent, nous avons identifié quatre conseils pour améliorer et maximiser la protection contre les risques liés aux particules de poussière offerte par votre combinaison de type 5. Il s'agit d'étapes progressives, chacune améliorant le niveau de protection atteint,mais qu'en est-il de notre cinquième conseil ?
Avant de passer à notre cinquième et dernier conseil, demandez-vous d'abord où se situe votre application particulière sur une échelle théorique de protection définie par ces mesures. La réponse dépendra de trois facteurs essentiels :
1. Le danger relatif présenté par la poussière.
Comme tout produit chimique liquide, certains produits chimiques sous forme de particules sèches sont plus dangereux que d'autres. Un exemple de poussière très dangereuse est l'amiante, une particule qui s'est avérée être un grave danger respiratoire - même en petites quantités - causant des dommages irréversibles aux poumons et éventuellement la mort.
2. La taille relative de la particule de poussière
Il est clair que plus la particule est petite, plus elle passera facilement à travers les trous ou les interstices de la construction du vêtement. En règle générale, les tissus respirants ne doivent pas être utilisés avec des particules inférieures à 1 micron (là encore, en fonction du risque relatif qu'elles présentent).
En outre, la masse des particules est également importante ; les particules plus légères flotteront et suivront plus facilement les flux d'air, les plus lourdes moins.
La taille, la masse et le poids des particules sont donc également importants à prendre en compte.
3. La concentration de poussière dans l'environnement
La quantité de poussière flottant dans l'air autour d'un travailleur a un impact direct sur le volume qui pourrait pénétrer dans la combinaison. Dans l'essai de type 5, la "fuite vers l'intérieur" est calculée en pourcentage de la concentration de poussière ambiante dans la cabine de pulvérisation. Ainsi, même si la fuite vers l'intérieur est inférieure à 1 %, si la concentration de poussière est très élevée, cela peut représenter un niveau de pénétration élevé en termes réels.
La ventilation de l'environnement est un autre facteur déterminant. Avec une bonne ventilation, ou même une ventilation artificielle qui éloigne la poussière de la zone de travail, les niveaux peuvent être contrôlés et réduits. Cependant, lorsque cela n'est pas possible et que des concentrations plus élevées sont présentes, il faut en tenir compte lors de l'évaluation du niveau de danger.
Le danger relatif de toute application peut être évalué en tenant compte de ces facteurs clés : le danger, la taille et/ou le poids des particules et la concentration relative dans la zone de travail.
Si la poussière présente un danger relativement faible, qu'elle est relativement grande et qu'il y a une faible concentration dans la zone de travail, un niveau de protection inférieur peut être choisi. Il peut s'agir d'une simple combinaison de type 5 ; le collage des fermetures éclair, des joints ou des coutures scellées peut ne pas être nécessaire.
En revanche, si le danger ou la concentration de poussière sont élevés, ou si la particule est très petite, un niveau de protection plus élevé peut être nécessaire en plus de la mise en œuvre des conseils 1 à 4.
Enfin, si la concentration et le danger présentés par la poussière sont élevés, la particule très petite et légère, et la ventilation médiocre, il faut choisir le niveau de protection le plus élevé.
Ceci nous amène à notre dernier conseil.
CINQIÈME CONSEIL : Choisissez une combinaison étanche aux gaz.
Comme nous l'avons vu, le problème de la protection contre la poussière est que les particules se déplacent avec les flux d'air. L'air étant un gaz, dans les cas les plus extrêmes, la meilleure option pour maximiser la protection contre la poussière consiste à choisir une combinaison totalement étanche aux gaz, dans laquelle l'utilisateur est totalement isolé de l'environnement, de sorte que la fuite possible de particules de poussière vers l'intérieur est nulle.
Si vous pensez que cela est un peu excessif pour la protection contre la poussière, gardez à l'esprit deux points :
1. Les dangers présentés par les particules de poussière sont souvent à long terme. Les conséquences de la contamination - généralement par inhalation - peuvent ne pas se faire sentir avant des mois, des années, voire des décennies.
Mais le fait qu'aucun dommage ne soit causé immédiatement n'est pas une indication qu'aucun dommage n'est causé. Cela vaut particulièrement la peine d'être pris en considération lorsqu'une tâche est répétée régulièrement sur une longue période. En effet, de petits niveaux de contamination au cours de chaque tâche individuelle peuvent s'ajouter à de grandes quantités de contamination au fil du temps (comme c'est le cas avec l'amiante).
2. La norme de protection contre les poussières de type 5, EN 13982, l'indique clairement dans son introduction :
"Il est nécessaire de déterminer l'adéquation des vêtements de type 5 pour chaque substance chimique spécifique et ses limites d'exposition par rapport à la fuite vers l'intérieur du vêtement de type 5. Par conséquent, il est possible que ce type de vêtement n'offre pas une protection adéquate contre les aérosols de substances hautement dangereuses, pour lesquelles un vêtement de type 1 pourrait être nécessaire pour obtenir le niveau de protection requis" [SIC].
La norme de type 5 elle-même confirme clairement que dans les applications de protection contre les poussières les plus dangereuses, une combinaison de type 1 totalement étanche aux gaz peut être nécessaire.
Ces cinq conseils pour améliorer la protection contre les poussières couvrent une gamme de niveaux de danger allant des poussières à faible danger/faible concentration aux applications à fort danger/fortes concentrations. En réfléchissant au niveau de danger réel présenté dans une application, au niveau de protection nécessaire et aux mesures prises pour l'atteindre, vous pouvez vous assurer de maximiser la protection de votre personnel.
Un tableau récapitulatif de ces cinq niveaux de protection contre la poussière (intégrant nos cinq conseils) est présenté ci-dessous :
* Note : Les informations contenues dans ce blog sont données à titre indicatif et le respect des mesures décrites n'implique aucune garantie de protection dans une application spécifique. De nombreux facteurs peuvent influer sur le niveau de protection requis. Le choix de l'EPI et de son mode d'utilisation doit être basé sur une analyse complète des risques et relève de la responsabilité finale de l'utilisateur.
